Rechercher sur le site

Entrez les mots-clés dans la boîte ci-dessous :

Vous aimez nous lire?

Soutenez-nous !

France: La gauche sous pression, des LR suggèrent à Macron d’attendre septembre

PARIS (Reuters) – A la confusion politique s’est ajouté jeudi le risque d’un conflit social en France face au choix contesté d’Emmanuel Macron de dénier au Nouveau Front populaire (NFP) l’initiative de former un gouvernement et d’en appeler à « l’arc républicain » pour bâtir une majorité « plurielle » dans une Assemblée fragmentée.

Loin de susciter la « concorde » et « l’apaisement » que le chef de l’Etat a appelé de ses voeux dans une « Lettre aux Français » diffusée mercredi, soit trois jours après les élections législatives anticipées, la posture présidentielle, qualifiée au mieux de temporisation mortifère au pire de « coup de force », a ravivé les tensions.

Sous pression, l’alliance de gauche du NFP (La France insoumise, Parti socialiste, Europe Ecologie-Les Verts, Parti communiste), arrivée en tête des législatives avec 182 sièges, multiplie les réunions pour tenter de s’entendre sur un candidat ou une candidate pour le poste de Premier ministre et les grands axes d’un programme de gouvernement.

« C’est une affaire d’heures », a de nouveau assuré l’eurodéputée LFI Manon Aubry sur franceinfo. La députée NFP Sandrine Rousseau s’est inquiétée des délais, estimant sur RMC Info qu' »on perd du terrain, on inquiète en n’étant pas capables de sortir un gouvernement ».

Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a affirmé sur franceinfo que « rien ne coince » dans les négociations, où Insoumis et socialistes se disputent la part du lion au vu de leurs gains aux élections législatives.

Selon Eric Coquerel (LFI), le Parti socialiste d’Olivier Faure, qui a exclu de s’affranchir de l’alliance pour une autre coalition, refuserait un postulant à Matignon issu des rangs des Insoumis.

Pour sa part, Marine Le Pen a déclaré jeudi soir sur le réseau social X que « le groupe RN censurera tout gouvernement où des LFI et des écologistes auraient des responsabilités ministérielles ».

« BIDONS D’ESSENCE »

Dans sa lettre, le chef de l’Etat, qui se trouve à Washington pour le sommet de l’Otan, ajoute à la menace de paralysie en excluant d’emblée LFI des forces « républicaines » qu’il exhorte à « bâtir [d]es compromis ».

« Quand on est président de la République, on doit être garant du respect des institutions, de la démocratie des urnes. On doit rassembler le pays au lieu de jeter des bidons d’essence à chaque fois qu’il y a des incendies », a souligné sur LCI la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Son homologue de la CFDT, Marylise Léon, a jugé légitime sur France Inter que le bloc « qui arrive en tête pose les conditions et que l’on parte de [son] programme. C’est quand même ce qu’ont demandé les citoyens, c’est important aujourd’hui de respecter le vote », a-t-elle dit.

Analyse partagée par l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau, élu NFP dans les Yvelines, qui juge sur le réseau social X que « le paysage politique n’est pas illisible ».

La CGT Cheminots a d’ores et déjà annoncé des rassemblements en France le 18 juillet, à huit jours du début des Jeux olympiques de Paris, « pour exiger un gouvernement issu du Nouveau Front populaire ».

« Il est quand même très probable que, pour obtenir un gouvernement de gauche (…), il faille pousser très fort par en bas, par une mobilisation unitaire, des manifs, des grèves », a écrit Philippe Poutou, ancien candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle, sur le réseau social X.

Le gouverneur de la Banque de France (BdF), François Villeroy de Galhau, s’est inquiété sur franceinfo d’un « choc d’incertitude » susceptible de peser sur l’économie française.

Le 18 juillet débute la XVIIe législature avec l’élection du président de l’Assemblée nationale.

UN PREMIER MINISTRE ISSU DE LA SOCIÉTÉ CIVILE ?

Le gouvernement de Gabriel Attal, maintenu dans ses fonctions par Emmanuel Macron avec toutes ses prérogatives constitutionnelles, pourrait démissionner le 17 juillet afin de permettre au chef du gouvernement et aux ministres élus de siéger et de participer au vote à bulletins secrets du 18 juillet pour le « perchoir », selon Politico, qui cite le directeur de cabinet de Gabriel Attal, Emmanuel Moulin.

Le gouvernement démissionnaire serait ainsi chargé d’expédier les affaires courantes dans l’attente de la nouvelle équipe gouvernementale, « comme le veut la tradition républicaine », rappelle Emmanuel Macron dans sa lettre.

Le président du Sénat (Les Républicains) Gérard Larcher, qui a rencontré mardi Emmanuel Macron à l’Elysée, a jugé nécessaire sur BFM TV que la situation se décante et que la formation du futur gouvernement intervienne à la rentrée, après les Jeux olympiques et paralympiques, soit après le 8 septembre.

« Cette dissolution est un gâchis extraordinaire pour le pays. On ne joue pas avec la France », déplore-t-il dans Le Monde. Si le président vient à confier la charge du gouvernement au NFP, « je combattrai ce choix et je demanderai à ce que le gouvernement soit censuré » , a ajouté Gérard Larcher sur BFM TV.

Une position qui dénote le « sectarisme » et le « cynisme » de LR, a réagi Olivier Faure sur le réseau social X, soulignant que LR s’est abstenu de toute consigne face à l’extrême droite dans l’entre-deux-tours.

Partisan lui aussi d’un gouvernement démissionnaire en place jusqu’en septembre, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a suggéré sur Europe 1/CNews la nomination d’une personnalité issue de la société civile à Matignon, « un Premier ministre d’intérêt public », « dégagé des jeux partisans ».

Le président du MoDem François Bayrou, qui n’exclut pas d’assumer ce rôle, considère sur TF1 que c’est à Emmanuel Macron de lever les blocages liés selon lui au seul « intérêt partisan », en nommant « un Premier ministre (auquel il)reviendra, avec des personnalités fortes, d’expérience (…) de former un gouvernement dans lequel chacun pourra retrouver une part de sa sensibilité ».

(Rédigé par Sophie Louet, avec la rédaction de Reuters, édité par Blandine Hénault, Kate Entringer et Jean Terzian)

tagreuters.com2024binary_LYNXMPEK6A0EK-BASEIMAGE

VOUS AIMEZ NOUS LIRE ? SOUTENEZ-NOUS !
Face à des enjeux sociétaux devenus essentiels (la polarisation extrême de tout débat, les risques communautaristes et la guerre jusqu’à nos portes, les questions éthiques et anthropologiques qui vont déterminer le devenir de notre civilisation …) la mission du Journal Chrétien est plus que jamais impérieuse. 
Chaque don que vous nous faites contribue à renforcer notre capacité à partager la lumière de la foi chrétienne en offrant une source d'inspiration et d'espoir à ceux qui en ont le plus besoin.
Nombre de nos donateurs ont dû réduire leur soutien du fait de leur situation économique : nous avons vraiment besoin de l’aide de tous ceux qui le peuventpour continuer notre mission.
Grâce à votre précieuse aide, le Journal Chrétien délivre une information solide et vérifiée, propose des débats sur des sujets de fond, contribue à la formation de chrétiens souvent fragiles, propose des enseignements bibliques édifiants et donne à voir les merveilles de Dieu dans la vie des hommes et des femmes, pour nourrir cette espérance qui nous fait vivre et agir.
Merci infiniment pour votre générosité et votre fidélité. Ensemble, nous faisons une réelle différence dans la vie de nombreux chrétiens, en semant les graines de l’espérance et de la foi.
Avec toute notre gratitude,
L'équipe du Journal Chrétien

Les commentaires sont fermés.

LES ARTICLES LES PLUS LUS