Tendances de la persécution antichrétienne aujourd’hui
Les chrétiens sont de plus en plus persécutés dans le monde. Violente ou insidieuse, la persécution antichrétienne s’enracine et gagne du terrain dans de nombreux pays, avec des répercussions incalculables.
« Le monde est en train de subir une restructuration géopolitique et une transition humaine à une échelle qui n’a pas été vue depuis un millier d’années », a déclaré Gregory R. Copley, analyste stratégique et éditeur de la revue Defense & Foreign Affairs.
Mais les turbulences que nous vivons ne sont pas venues de nulle part et ne se sont pas non plus développées du jour au lendemain. Au contraire, ces perturbations sont le résultat du croisement de certaines tendances très significatives du 20ème siècle qui n’ont été ni observées (elles ont été oubliées en raison d’une tendance au micro-gestion) ni comprises (en grande partie par l’analphabétisme historique et religieux ou encore l’ignorance) . Ayant été mal gérés ou simplement oubliés, différents facteurs ont convergé pour créer une véritable tempête.
Croissance démographique mondiale
Parmi les différents facteurs pouvant expliquer les perturbations actuelles, on trouve en premier lieu une croissance démographique rapide entre 1950 et 2000.
En raison de l’industrialisation et de l’évolution de la technologie médicale, la population mondiale est passée de moins de 3 milliards en 1950 à plus de 6 milliards en 2000, une évolution liée principalement à une forte croissance dans le monde non occidental.
En 1950, environ 30% de la population mondiale vivait dans les villes. En 2007, ce chiffre est passé à plus de 30 à 50 %, ce qui est une première dans l’histoire mondiale.
Alors que la croissance des mégapoles des pays développés s’est faite progressivement au fil des siècles, pour les mégapoles des pays en développement, le même phénomène a été observé dans les dernières décennies, avec un handicap majeur : la mise en place des infrastructures ou des institutions pour soutenir les populations n’a pas suivi.
La conséquence majeure est que les très grandes villes des pays en développement sont devenues des espaces sans loi, où des districts entiers sont gouvernés par des criminels, des milices, des mafias ou des organisations terroristes.
Un exemple frappant que je peux citer pour illustrer mon propos est qu’en 1941, la ville de Karachi au Pakistan était un village de pêchers comptant 435 000 habitants. En 2014, Karachi abritait 23,7 millions de personnes, dont 90 % d’immigrants (25 % de Pachtounes). Dans cette mégapole, on estime qu’il circulerait environ 40 millions d’armes à feu.
La migration de masse
Un autre facteur permet d’expliquer les perturbations du monde actuelle est la migration de masse. On peut notamment citer les mouvements migratoires de populations traditionnellement et religieusement conservatrices des zones rurales vers les centres urbains modernes et progressistes. On peut aussi considérer la migration vers le sud des éleveurs peuls du Nigeria, le déplacement des Albanais dans le Kosovo historiquement chrétien des années 1980, la migration des Javanais vers l’Indonésie orientale historiquement chrétienne des années 1990, et la migration massive des musulmans vers l’Europe historiquement chrétienne. Ces tendances démographiques ont convergé vers la fin du 20ème siècle pour produire des tensions sociales graves et croissantes.
Le 20ème siècle a également été marqué par plusieurs tendances religieuses significatives :
La croissance des églises évangéliques
Dans les années 1960, l’Église était composée à 80 % d’une population blanche appartenant à la classe moyenne. La plupart des chrétiens vivaient dans des États majoritaires chrétiens fondés sur les valeurs judéo-chrétiennes (dont certains fruits sont la sécurité et la liberté religieuse) avec des gouvernements laïcs. Ces environnements étaient sûrs, et les chrétiens étaient généralement assis confortablement dans le courant dominant de la culture.
Aujourd’hui, en raison du témoignage de croyants indigènes dans le monde en développement (le phénomène de la mission indigène commence vers 1960), l’Église est composée à 80 % de personnes de couleur, pauvres et non occidentales. Par conséquent, des centaines de millions de chrétiens formant une minorité vulnérable dans des pays musulmanes, hindous ou bouddhistes.
La montée du nationalisme religieux
Le nationalisme religieux a d’abord été un moyen de résister et de contester le colonialisme. À l’ère post-coloniale, les politiciens ambitieux ont rapidement appris à jouer la carte de la religion pour gagner politiquement. Si le nationalisme religieux n’est plus nécessaire aujourd’hui pour rallier les masses contre le «démon» du pouvoir colonial, il est désormais utilisé comme un moyen de séduire le vote majoritaire en rassemblant les masses contre les minorités religieuses diabolisées. Ces minorités sont très souvent perçues comme une menace pour la cohésion sociale et la sécurité nationale.
Réveil de l’Islam fondamentaliste
Allié aux Allemands au cours de la Première Guerre mondiale, l’Empire Ottoman a perdu les territoires arabes (Syrie, Palestine, Liban, Irak, Arabie) qui se sont retrouvés sous mandat britanniques et français.
Au cours de la seconde guerre mondiale, les musulmans alliés cette fois-ci aux Nazis subissent une deuxième défaite humiliante. Durant les années 1970, les tensions sociales et la désaffection de masse convergent avec la réforme islamique pour produire la Révolution islamique.
En février 1979, la révolution islamique en Iran a placé les chefs religieux chiites au centre du pouvoir. La tentative de révolution sunnite en Arabie Saoudite, bien qu’elle ait échoué, a eu le même résultat. Les événements de 1979 ont favorisé les tensions entre sunnites et chiites, et les musulmans fondamentalistes sont opposés aux chrétiens.
Une loi sur les libertés religieuse
Ces tendances religieuses ont convergé vers la fin du 20ème siècle pour produire des tensions religieuses graves et croissantes. Face à l’escalade de la persécution antichrétienne, le Congrès des États-Unis a adopté la Loi sur la liberté religieuse dans le monde en 1998. Mais la loi américaine ne suffit pas !
Actuellement, nous faisons face aux conflits asymétriques qui s’appuient sur des opérations psychologiques et la propagande. Grâce aux nouvelles technologies, les informations peuvent être diffusées en temps réel. Étant donné que l’information et la désinformation peuvent se propager en un temps record sur internet, rien ne peut empêcher l’organisation des manifestations organisées rapidement et efficacement par les médias sociaux. Dès lors, la lutte contre la persécution des chrétiens devient un sérieux défi.
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