Une Église de 500 membres incendiée au Soudan
Selon certaines sources, des extrémistes musulmans pourraient être à l’origine de la destruction par le feu d’une église accueillant 500 membres située dans la ville orientale d’Al Qadarif au Soudan. Cet incendie a eu lieu le 16 octobre, après une réunion de prière organisée dans le cadre d’une semaine d’évangélisation par du porte-à-porte que l’Église luthérienne du Soudan organise annuellement.
C’est dans la nuit du 16 octobre, suite à une réunion de prière que l’incendie s’est produit. Les membres de l’Église, qui sont arrivés le lendemain matin sur les lieux, ont découvert que leur église avait été réduite en cendre et qu’il ne restait rien : les chaises, les tables, les Bibles et la chaire, tout a été détruit par le feu. La maison-hôte qui se rattache à l’église a également été vidée.
Cet incendie s’est produit alors que se déroulait dans l’église la semaine annuelle d’évangélisation pendant laquelle les membres ont fait du porte-à-porte pour annoncer la Bonne Nouvelle. Selon les dirigeants de l’Église luthérienne du Soudan, le partage de la foi chrétienne a pu bouleverser la région dans laquelle vivent beaucoup de musulmans. Autre raison qui peu aussi expliquer la persécution des chrétiens dans cette ville, le fait qu’Al Qadarif, avec ses 364 000 habitants, soit une ville où le président Omar el-Béchir a promis d’adopter, après la sécession du Soudan du Sud en 2011, une version plus stricte de la charia et dans laquelle seule la culture islamique et la langue arabe seraient reconnues.
Les dirigeants soupçonnent un musulman radical d’avoir allumé le feu qui a ravagé leur immeuble et ont déposé une plainte contre une personne anonyme :
« Le gouvernement a le droit d’attraper ce criminel » ont écrit les dirigeants de l’église à leurs partisans.
« Nous allons continuer à servir notre Seigneur avec zèle au Soudan. Nous ne renoncerons à aucune condition. Rien ne pourra nous forcer à arrêter d’adorer le Seigneur Tout-Puissant Jésus-Christ. » ont-ils encore affirmé.
A 410 kilomètres d’Al Qadarif, dans la ville d’Omdurman en face de Khartoum, l’Église luthérienne du Soudan a également perdu un autre bâtiment qui a été détruit par les autorités locales le 21 octobre. La raison donnée pour expliquer la destruction est que le bâtiment se situait dans une zone désignée par les entreprises pour investir, un raisonnement que les chrétiens n’ont pas accepté parce qu’une mosquée se dresse juste à côté de l’immeuble détruit.
Cet argument est d’autant moins probante que le 17 février 2014, un autre bâtiment, celui de l’église soudanaise du Christ a été démoli dans la zone Ombara d’Omdurman sans aucun préavis. Le 24 août 2014, des agents du NISS ont arrêté la construction de l’Eglise Pentecôtiste Soudanaise (Soudan Pentecostal Church à Khartoum, qui abritait le centre chrétien de Khartoum.
Depuis que le Soudan du Sud a fait sécession en juillet 2011, la persécution, les arrestation et le harcèlement des chrétiens se sont intensifiés. Des chrétiens étrangers ont été expulsés, des bâtiments d’église rasés, les chrétiens ont été arrêtés et des librairies chrétiennes perquisitionnées. En 2013, prétextant une baisse de la population dans le Sud du Soudan, le gouvernement a annoncé que de nouvelles licences pour la construction de nouvelles églises ne seraient pas accordées.
En raison de son traitement des chrétiens et d’autres violations des droits de l’homme, le Soudan a été désigné pays particulièrement préoccupant par le Département d’État des États-Unis depuis 1999. La Commission américaine sur la Liberté Religieuse Internationale a quant à elle recommandé que le pays continue à figurer sur la liste des pays les plus préoccupants en matière de persécution en 2015.
Alors que les 500 membres de l’église luthérienne d’Al Qadarif se retrouvent sans église, ils se mobilisent déjà pour reconstruire et appellent le monde entier à la prière, évoquant le fait qu’il n y a pas de liberté religieuse au Soudan.
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