La chrétienne Saima Masih accusée de blasphème au Pakistan
La chrétienne Saima Masih a failli mourir à cause d’une accusation de blasphème. Une foule musulmane avait décidé de la lyncher, mais son arrestation lui a sans doute sauvé la vie. Elle a passé un mois en prison. CSI s’engage pour l’acquittement de Saima.
Saima Masih (32 ans) et Sonia Faryad (38 ans) sont sœurs. Elles vivent dans le village de Kathore. Le 7 août 2024, leur voisin Muhammad Haider dépose une plainte contre elles, les accusant de s’être débarrassées de plusieurs pages du Coran dans un sac devant leur maison. « Lorsque j’ai demandé à Saima pourquoi elle avait fait cela, elle m’a fait des remarques condescendantes, explique-t-il, c’est la raison pour laquelle j’ai porté plainte pour profanation du Coran. »
La police sauve Saima
La nouvelle de ce soi-disant blasphème se répand comme une traînée de poudre. Des musulmans en colère s’en prennent alors à Saima. « La foule l’aurait lynchée si la police n’était pas intervenue juste à temps pour la sauver et la placer en détention », explique l’avocat Akmal Bhatti, président de la Minorities Alliance Pakistan (MAP). Sonia, la sœur de Saima, parvient à se cacher et se contente de verser une caution pour ne pas être emprisonnée.
Saima : « Tout cela est une invention ! »
Selon Me Bhatti, Saima réfute toute accusation de profanation du Coran, expliquant que son voisin Muhammad Haider lui a simplement demandé un sac vide et qu’elle le lui a donné. Quelque temps plus tard, ce dernier est revenu avec d’autres musulmans en l’accusant d’avoir mis des pages du Coran souillées dans le sac. Toutes les rectifications ne servent à rien. Une procédure pour blasphème est toujours en cours contre Saima.
Selon les rapports, la foule s’est également attaquée à d’autres chrétiens du village pour les passer à tabac. La plupart d’entre eux ont réussi à se mettre à l’abri à temps, y compris les familles des deux accusées. « Nous avons échappé de justesse aux attaques. Nous avons dû fuir à pied nu, sans même fermer les portes de notre maison », raconte l’un des frères de Saima.
Libérée sous caution
Le 9 septembre 2024, la famille Masih a pu pousser un grand ouf de soulagement : un mois après son arrestation, Saima a été libérée sous caution. Mais son inculpation pour blasphème n’a pas été levée.
CSI prend en charge les frais d’avocat de la famille Masih. Nous avons également fourni de la nourriture pendant une semaine à trente familles qui ont dû fuir le village durant quelques jours.
Sonia, la sœur de Saima, déclare : « Nous sommes reconnaissants à CSI de nous avoir fourni une assistance juridique et familiale. »
Que deviendront les enfants ?
« Avant ce terrible incident, les chrétiens du village s’entendaient bien avec les musulmans. Mais aujourd’hui, tout a changé », raconte Sonia. Depuis l’attaque et la fuite du village, elle est inquiète pour ses enfants, car ils sont menacés et ne peuvent plus aller à l’école. Malgré tout, elle n’a pas perdu espoir : « Nous avons la ferme conviction que Jésus-Christ nous sortira de la souffrance. »
Entre-temps, la plupart des familles qui avaient fui sont revenues au village, notamment grâce à la promesse des autorités de protéger les chrétiens.
Reto Baliarda
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