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La détresse des chrétiens irakiens

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Les chrétiens et les autres minorités religieuses ont largement contribué à la construction de l’État irakien après la dissolution de l’Empire ottoman dans la première moitié du xxe siècle.
En 2014, la milice terroriste État islamique attaquait le nord-ouest du pays. Plusieurs milliers de membres des minorités religieuses étaient tués ou déplacés. Dix ans plus tard, les chrétiens, les yézidis et d’autres minorités religieuses sont toujours sous pression. CSI et son partenaire local Hammurabi mettent tout en œuvre pour les soutenir.

Les chrétiens et les autres minorités religieuses ont largement contribué à la construction de l’État irakien après la dissolution de l’Empire ottoman dans la première moitié du xxe siècle.

Malheureusement, en raison du gouvernement sans structures claires qui dirigeait le pays depuis 2004, après la chute de Saddam Hussein, la corruption s’est répandue progressivement en Irak. Différents groupes armés indépendants de l’État central se sont formés et semaient le trouble.

Ces circonstances instables ont permis aux terroristes de l’État islamique (EI) de lancer de terribles attaques contre les minorités religieuses en 2014 et de conquérir une grande partie du nord de l’Irak, notamment Mossoul, la deuxième ville du pays. Cette invasion ponctuée de meurtres, de viols et du déplacement d’innombrables personnes peut être qualifiée de génocide.

Les non-musulmans en constante diminution

Au début du millénaire, le nombre de chrétiens en Irak était encore supérieur à 1,5 million. Aujourd’hui, ils sont moins de 300 000.

Des enfants yézidis lors d’une distribution de vestes d’hiver par CSI et Hammurabi. Les yézidis ont particulièrement souffert de la terreur de l’EI. csi

Des enfants yézidis lors d’une distribution de vestes d’hiver par CSI et Hammurabi. Les yézidis ont particulièrement souffert de la terreur de l’EI. csi

Après les attaques de l’EI, de nombreux membres des minorités religieuses ont dû quitter leurs villages et chercher refuge dans d’autres régions. On n’a pas oublié les images de yézidis en fuite, affamés, sous un soleil de plomb sur les monts Sinjar et encerclés par les terroristes de l’EI. En premier lieu, ce sont les habitants des provinces de Ninive, Al-Anbar, Salah-ad-Din et Diyala qui ont été chassés.

Aujourd’hui, 200 000 yézidis vivent toujours dans des camps de déplacés qui devraient être fermés prochainement. Bien que le gouvernement ait élaboré un plan pour leur retour, la réinstallation se révèle difficile, car les régions d’où ils viennent, à commencer par le Sinjar, sont largement détruites et restent peu sûres.

« Le nombre de personnes qui retournent chez elles n’atteint même pas 50 % de celles qui ont fui en 2014. En raison de la destruction à grande échelle et de la mauvaise infrastructure, de nombreuses personnes, en particulier les jeunes, pensent à émigrer », déclare William Warda, partenaire local de CSI et cofondateur de l’organisation de défense des droits de l’homme Hammurabi.

L’unité manque

William Warda déplore « la division entre les chrétiens et les autres minorités religieuses qui s’accroît ». C’est un véritable danger, d’autant plus que la majorité chiite parvient même à semer la discorde entre les différentes branches de la chrétienté, menant ainsi sa lutte pour le pouvoir de main de maître : « Les chrétiens irakiens n’ont plus de position unifiée pour prendre parti sur des questions importantes ou pour contribuer aux changements sociaux dans le pays », déplore-t-il. Selon lui, ces dissensions au sein de leurs propres communautés minent toute chance d’avoir un impact politique pour les chrétiens et les autres minorités.

Par ailleurs, les thèses extrémistes de l’EI rencontrent de plus en plus d’adeptes en Irak : « Malheureusement, la manipulation exercée par la milice terroriste de l’EI ne se limite plus aux analphabètes. Il y a de plus en plus d’enseignants, de professeurs, d’avocats et même de députés au Parlement qui adhèrent peu ou prou à cette idéologie », explique notre partenaire.

Un soutien juridique et humanitaire

Avant même les attaques de l’EI, CSI s’efforçait, avec l’organisation Hammurabi, de soutenir les chrétiens, les yézidis, les sabéens-mandéens et d’autres communautés religieuses en Irak. En 2009, 2010 et 2012, CSI a participé à des conférences organisées pour promouvoir la liberté de religion et les droits des non-musulmans en Irak.

Les attaques de la milice terroriste dans le nord-ouest du pays en 2014 ont eu des conséquences désastreuses. CSI et Hammurabi ont aidé plus de vingt mille familles déplacées à trouver un refuge et à couvrir leurs besoins de base dans les camps de déplacés.

Ceux qui ont pu rentrer chez eux ont ensuite été largement aidés, que ce soit en leur offrant un moyen de transport jusque chez eux, une assistance alimentaire sur place ou des filtres à eau.

Grâce au travail de CSI et de Hammurabi en matière de droits de l’homme, de nombreux progrès ont déjà été réalisés en Irak, constate William Warda, en ajoutant : « Je souhaite que les citoyens de mon pays puissent obtenir la liberté de religion, de croyance et de conscience grâce à un soutien juridique supplémentaire. »

Selina Messmer

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