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L’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) s’engage dans la réforme

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Réunie en Synode les 19 et 20 avril, l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) a posé les premières «pierres angulaires» de son chantier de restructuration. Objectif: réduction de la voilure et redynamisation des diverses communautés d’Eglise.
L’heure était au verdict, ces 19 et 20 avril, pour l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), réunie en Synode au Mont-sur-Lausanne. Son organe législatif était en effet appelé à se prononcer sur les «24 pierres angulaires» de la réforme structurelle que l’institution souhaite mener au cours des cinq prochaines années. En ligne de mire, un allègement des structures, davantage d’interactions avec sa base, une meilleure collaboration entre Exécutif et Législatif ainsi qu’une répartition paroissiale repensée en lien avec les réalités du terrain.

Fruit de longs travaux préparatoires, les nouveaux principes ont été largement acceptés par l’assemblée du Synode (organe délibérant), et ce quand bien même certains amorçaient un changement de voilure. Ainsi, alors que l’EERV compte actuellement 86 paroisses, celle-ci sera constituée, au plus tard à fin 2029, «d’environ 25 à 30 communautés paroissiales et missions en commun».

SI certaines paroisses rassemblent déjà volontairement leurs forces, plusieurs voix se sont élevées pour dire l’inquiétude face à «des fusions non volontaires», rappelant que sur le terrain politique «l’Etat ne contraint pas les communes à fusionner» – une situation difficilement comparable expose alors le conseiller synodal Philippe Leuba.

Face à la nécessité de dynamiser les lieux existants et d’en «faire des communautés vivantes», selon les mots de la conseillère synodale Laurence Bohnenblust-Pidoux, l’assemblée s’est largement ralliée à cette disposition. Le Conseil synodal affirme également rester attentif aux besoins d’accompagnement qu’entraîne toute restructuration.

«Ecclésioles», késako?

Si la nouvelle architecture de l’ERRV renonce également à son découpage territorial en 11 régions, elle souhaite mettre en avant une nouvelle typologie avec la reconnaissance d’«ecclésioles». Ce terme qui agit pour certains comme «un véritable répulsif», se réfère à l’Eglise primitive et renvoie aux diverses communautés d’Eglise pouvant se constituer sur le territoire, pouvant aller d’un groupe de maison à une communauté se rencontrant autour d’une thématique en particulier. Un nouveau statut dans la cartographie ecclésiologique de l’EERV accepté, même si le terme reste pour certains à discuter.

Deux sujets ont encore soulevé des débats animés, à savoir l’institution d’une procédure de référendum pour la base des paroissiens ainsi que la question du statut des animateurs d’Eglise. Le responsable du Groupe Eglise inclusive a émis ses craintes quant aux «risques de polarisation» que pourrait entraîner une telle procédure: «Cet outil démocratique pourrait à terme nuire à notre cohésion, un référendum valorisant toujours les voix majoritaires aux voix minoritaires» «Ne nous méfions pas de la base!» a alors rétorqué Philippe Leuba. «Peut-être que certaines questions diviseront, mais pour reposer sur des bases saines, notre Eglise ne peut vivre sur de faux consensus.» A une large majorité, l’assemblée a voté en faveur de cette nouvelle possibilité donnée aux paroissiens.

Quant à la question du statut des animateurs d’Eglise, elle sera étudiée plus largement dans le cadre du travail à venir sur «la théologie des ministères». A l’heure actuelle, seuls les pasteurs et les diacres sont consacrés.

Au final, c’est l’ensemble des 24 pierres angulaires qui a été approuvé, nonobstant quelques amendements. «Une étape marquante», a alors commenté Laurence Bohnenblust-Pidoux, relevant «la qualité des échanges» lors de ce Synode extraordinaire.

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