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DIRECT. La chrétienne baptiste Kamala Harris domine le chrétien non confessionnel Donald Trump

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La chrétienne baptiste Kamala Harris a dominé le chrétien non confessionnel et pro-évangélique Donald Trump, mardi à Philadelphie, lors du premier débat entre les deux candidats à la présidentielle. Poussé dans ses retranchements, le républicain a été contraint à la défense plutôt qu’à l’attaque, et il est retombé dans ses travers, pour le plus grand bonheur des démocrates. Les sondages réalisés dans les minutes qui ont suivi le débat, convergent en faveur de Kamala Harris. Un sondage CNN-SSRS sur le vainqueur du débat place Kamala Harris largement en tête avec 63 %, contre 37 % pour l’ancien président Donald Trump.

La vice-présidente Kamala Harris marche pour monter à bord de l’Air Force Two à la base conjointe Andrews dans le Maryland. /Photo prise le 4 septembre 2024/Erin Schaff/Pool via REUTERS

Kamala Harris a mis mardi soir Donald Trump sur la défensive lors de leur débat en amont de l’élection présidentielle américaine de novembre, l’attaquant sur les restrictions au droit à l’avortement et les procédures judiciaires le visant, avec l’objectif de prendre l’ascendant alors que les deux candidats sont au coude-à-coude dans les intentions de vote.

La vice-présidente démocrate, 59 ans, semble être parvenue à irriter l’ancien président républicain, 78 ans, qui a répondu aux attaques de sa rivale avec énervement et de fausses accusations.

La vice-présidente Kamala Harris et l’ancien président américain Donald Trump. /Photo prise le 21 août, 16 août 2024/ REUTERS/Jonathan Drake, Kevin Lamarque

Dès la fin du débat, la campagne Harris a reçu un soutien de poids, en la personne de Taylor Swift. La superstar américaine a annoncé via une publication sur Instagram qu’elle voterait en faveur de Kamala Harris et de son colistier Tim Walz lors du scrutin du 5 novembre.

Taylor Swift au stade Allegiant lors d’un match du Super Bowl LVIII, dans le Nevada. /Photo prise le 11 février 2024/REUTERS/USA TODAY Sports/Mark J. Rebilas

Symbole de la confiance régnant dans le camp de Kamala Harris, son équipe de campagne a dit en fin de soirée souhaiter la tenue, en octobre, d’un deuxième débat présidentiel.

PredictIt, marché de prédictions en ligne, donnait les chances de victoire électorale de Donald Trump en déclin durant le débat, de 52% à 47%, tandis que la cote de Kamala Harris s’est améliorée de 53% à 55%.

Au cours de ce qui constituait leur première rencontre, Kamala Harris a évoqué à un moment donné les meetings de campagne de Donald Trump, s’amusant du fait que, selon elle, les gens s’en vont souvent prématurément « par épuisement et ennui ».

Donald Trump, agacé par l’enthousiasme suscité par les rassemblements de Kamala Harris depuis que celle-ci est devenue cet été la candidate démocrate en remplacement du président Joe Biden, s’est vanté d’avoir « les plus incroyables (meetings) de l’histoire de la politique ».

Le président américain Joe Biden et la première dame Jill Biden débarquent d’Air Force One dans une base aérienne de Maryland

« UN TAS DE MENSONGES »

La vice-présidente démocrate, ancienne procureure générale de Californie, a critiqué l’ancien locataire républicain de la Maison blanche pour ses condamnations en justice, dont une pour avoir dissimulé le versement de pots-de-vin à une ancienne actrice de films X avant l’élection présidentielle de 2016.

Donald Trump a nié toute inconduite et une nouvelle fois accusé les démocrates d’avoir orchestré des procédures judiciaires contre lui afin de l’empêcher de revenir au pouvoir.

Il s’est à nouveau dit victime d’une vaste fraude électorale en 2020, refusant de reconnaître sa défaite face à Joe Biden et estimant n’être pas responsable de l’assaut meurtrier contre le Capitole le 6 janvier 2021 alors que le Congrès se réunissait pour certifier les résultats électoraux.

Kamala Harris a fermement critiqué les restrictions imposées par la Cour suprême au droit à l’avortement, soulignant le rôle de Donald Trump, qui a nommé durant son mandat trois juges conservateurs ayant fait basculer la majorité au sein de la plus haute juridiction des Etats-Unis.

Elle a prévenu que Donald Trump irait encore plus en cas de victoire électorale, en interdisant le recours à l’IVG à l’échelle nationale, des accusations que l’ancien président républicain a réfutées.

Donald Trump, qui s’est parfois montré hésitant durant la campagne dans ses déclarations concernant l’avortement, a accusé faussement Kamala Harris et ses pairs démocrates de soutenir les infanticides, qui sont illégaux dans tous les Etats américains, comme l’a rappelé en direct l’un des modérateurs.

« Comme je l’ai dit, vous allez entendre tout un tas de mensonges », a dit Kamala Harris.

Organisé à Philadelphie en Pennsylvanie par la chaîne de télévision ANC News, ce premier et possiblement unique débat se tenait à très exactement huit semaines de l’élection présidentielle du 5 novembre et alors que certains Etats américains permettront de voter par anticipation dès ce mois-ci.

« DÉSASTRE »

Kamala Harris et Donald Trump ont échangé une poignée de mains inattendue à leur apparition sur scène, avant de prendre place derrière leur pupitre respectif pour un face-à-face qui représentait à la fois une opportunité et un risque pour les deux candidats.

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, à Milwaukee, Wisconsin, États-Unis, et l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, à Bedminster, New Jersey, États-Unis, dans une combinaison de photographies. /Photo prise le 20 août 2024 pour Kamala Harris et le 15 août 2024 pour Donald Trump/REUTERS/Marco Bello, Jeenah Moon/

S’ils ne font pas forcément changer d’avis les électeurs, les débats présidentiels peuvent modifier la dynamique de la course à la Maison blanche. C’est après le débat du 27 juin face à Donald Trump, lors de laquelle sa prestation a été jugée désastreuse, que Joe Biden a été poussé par ses pairs démocrates à mettre fin à sa campagne de réélection.

Un quelconque impact du débat dans l’opinion publique pourrait s’avérer décisif pour le scrutin, alors que seulement des dizaines de milliers de suffrages pourraient séparer les deux candidats dans une poignée d’Etats dits « bascule ».

Kamala Harris et Donald Trump ont débuté leurs échanges sur le thème de l’économie, une question qui, selon les sondages, est plutôt favorable à l’ancien président républicain.

La vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à l’élection présidentielle, Kamala Harris, s’exprime lors d’un événement au Hendrick Center for Automotive Excellence à Raleigh, en Caroline du Nord, aux États-Unis. /Photo prise le 16 août 2024/REUTERS/Jonathan Drake

La vice-présidente s’en est pris à son rival pour sa volonté d’imposer des droits de douane élevés sur les importations étrangères, estimant que ce projet entraînerait une hausse des taxes de vente que paiera la classe moyenne. Elle a défendu en parallèle les baisses d’impôts qu’elle promet de mettre en oeuvre pour les familles américaines.

Donald Trump a critiqué Kamala Harris pour la persistance de l’inflation sous l’administration du président démocrate Joe Biden, un « désastre » pour la population, a-t-il dit, avant de basculer rapidement sur son principal thème de campagne, l’immigration, déplorant sans preuve que des migrants venus d' »asiles de fous » traversent la frontière sud des Etats-Unis.

ATTAQUES MUTUELLES SUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE

Le rendez-vous était particulièrement important pour Kamala Harris, les enquêtes d’opinion montrant que plus d’un quart d’électeurs potentiels disaient ne pas la connaître suffisamment, ce qui n’est pas le cas pour Donald Trump, alors que la vice-présidente est devenue la candidate du Parti démocrate après le retrait de Joe Biden le 21 juillet.

L’ancien président américain Donald Trump et la vice-présidente américaine Kamala Harris sur une photo combinée. /Photos d’archives/REUTERS/Eduardo Munoz et Nathan Howard

Les deux rivaux ont échangé mardi soir des attaques à propos de la guerre dans la bande de Gaza et de la guerre en Ukraine, sans toutefois donner de détails sur leurs projets pour mettre fin à ces conflits.

Kamala Harris a accusé Donald Trump d’être disposé à abandonner l’Ukraine afin d’accorder une faveur au président russe Vladimir Poutine, une « honte », a-t-elle dit, tandis que Trump a déclaré que Harris « haït » Israël – des accusations rejetées par la vice-présidente démocrate.

L’ancien président républicain, qui a effectué pendant des semaines de multiples attaques personnelles, sexistes et racistes contre Kamala Harris, s’est gardé de lancer de quelconques insultes durant la première partie du débat.

Il s’est toutefois montré plus agité par la suite, face aux initiatives de sa rivale dans les échanges, qualifiant la vice-présidente démocrate de « marxiste » – ce qui a provoqué une réaction amusée de la part de l’intéressée.

Les conseillers de Donald Trump et des membres du Parti républicain l’ont appelé à se focaliser sur les thèmes de l’immigration clandestine et de l’inflation – parmi les principales préoccupations des électeurs.

Comme convenu par les deux camps, le débat de 90 minutes se déroulait sans public et les micros des candidats étaient coupés lorsque la parole ne leur était pas donnée.

L’ancienne première dame des États-Unis, Michelle Obama, salue son mari, l’ancien président des États-Unis, Barack Obama, lors de la deuxième journée de la Convention nationale du parti démocrate (DNC) à Chicago, Illinois, États-Unis. /Photo prise le le 20 août 2024/REUTERS/Alyssa Pointer

Donald Trump, un chrétien non confessionnel

Dans les années 1970, les parents de Donald Trump ont rejoint la Marble Collegiate Church, qui fait partie de l’Église réformée américaine.
En 2015, Donald Trump a déclaré qu’il était presbytérien et qu’il fréquentait la Marble Collegiate Church ; l’église a déclaré qu’il n’en était pas un membre actif.

Le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine Donald Trump. /Photo prise le 5 septembre 2024/REUTERS/Brendan McDermid

Le 31 octobre 2019, il a nommé son pasteur personnel, la télévangéliste Paula White, au poste de conseillère au Bureau de liaison publique de la Maison Blanche. Elle y présidait l’association Faith and Opportunity, qui assure la communication du président américain avec les différentes communautés religieuses.
En 2020, il a déclaré qu’il s’identifiait comme un chrétien non confessionnel. Le christianisme non confessionnel ou post-confessionnel désigne certains mouvements se réclamant du christianisme qui ne sont pas formellement affiliées à une dénomination ou confession chrétienne établie.

Kamala Harris, une chrétienne évangélique baptiste

Kamala Harris est une chrétienne protestante évangélique de la Third Baptist Church de San Francisco, membre de l’association chrétienne évangélique d’églises baptistes dénommée « American Baptist Churches USA » (Églises baptistes américaines USA), elle-même affiliée à l’Alliance baptiste mondiale.

(Reportage de Nandita Bose et Gram Slattery, avec la contribution de Dan Fastenberg, Helen Coster, James Oliphant, Kanishka Singh, Susan Heavey et Doina Chiacu; version française Jean Terzian)

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