L’Afrique menacée par le coronavirus Covid-19
La moitié seulement des pays d’Afrique subsaharienne a encore la possibilité de ralentir la propagation de la pandémie de coronavirus dans la population locale, et le temps presse, a déclaré jeudi la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Si la propagation du virus en Afrique a été plus lente qu’en Asie ou en Europe, 40 pays africains ont fait état au total à ce stade de plus de 2.850 cas de contaminations, dont 73 mortels, selon un décompte de Reuters.
« C’est une évolution très inquiétante », a souligné Matshidiso Moeti lors d’une téléconférence avec la presse.
Selon elle, les Etats de la région doivent redoubler d’efforts pour identifier toutes les personnes ayant été en contact avec des cas importés de contamination, afin de les isoler et d’empêcher une transmission locale de la maladie.
« Les pays doivent travailler sur ce confinement tout en se préparant à une éventuelle expansion plus marquée du virus », a-t-elle déclaré.
Cette initiative doit s’accompagner de campagnes se sensibilisation du public pour assurer que les habitants gardent une certaine distance physique entre eux.
L’Afrique du Sud a imposé des mesures de confinement de la population pendant trois semaines tandis que le Kenya a décrété un couvre-feu nocturne.
« Nous avons encore une opportunité, (…) elle se rétrécit chaque jour comme nous le montrent les données sur la propagation géographique (du virus) dans un nombre croissant de pays », a déclaré Matshidiso Moeti.
John Nkengasong, le directeur du CDC (Centre de contrôle et de prévention des maladies) en Afrique, a déclaré pour sa part que les dirigeants africains, en concertation avec les pays riches, travaillaient sur un approvisionnement en équipements médicaux vitaux comme des respirateurs artificiels en cas d’aggravation de la pandémie sur le continent.
Il a ajouté que des pays comme l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Maroc pouvaient produire de tels équipements si nécessaire.