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Blinken visite un point de passage israélien, des frappes retentissent à Gaza

par Humeyra Pamuk

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KEREM SHALOM, Israël (Reuters) -Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a visité mercredi un point de contrôle israélien via lequel est acheminée de l’aide dans la bande de Gaza, d’où retentissaient des frappes, alors que des responsables israéliens ont mis en avant les efforts pour accroître l’aide humanitaire aux Palestiniens.

A nouveau en déplacement au Moyen-Orient, dans le cadre d’efforts destinés à sceller une trêve entre Israël et le Hamas, le chef de la diplomatie américaine a pu, pour la première fois depuis le début de la guerre, apercevoir de près la bande de Gaza, située à plusieurs centaines de mètres du point de contrôle frontalier de Kerem Shalom.

C’est par ce passage, entouré d’épais murs de béton, que transitent des camions transportant de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Les livraisons y sont inspectées, un processus dont des ONG dénoncent la lenteur.

Sacs de riz, de pommes de terre ou encore de papiers toilette, dont certains portaient le logo du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’Onu ou de l’ONG World Central Kitchen (WCK), se trouvaient sur des palettes pour y être inspectés avant d’entrer dans l’enclave palestinienne.

Dans la zone, surnommée « cellule d’inspection », des soldats munis d’armes automatiques effectuaient des rondes.

Israël cherche à montrer qu’il ne bloque pas les livraisons d’aide vers Gaza, encore plus depuis que le président américain Joe Biden a prévenu début avril le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que le soutien de Washington pourrait changer si l’Etat hébreu ne prenait pas des mesures pour répondre à la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne.

Cet avertissement du chef de la Maison blanche est survenu après la mort de sept travailleurs de WCK dans des frappes israéliennes quelques jours plus tôt.

Des représentants des Nations unies et d’ONG ont fait part de progrès dans les livraisons d’aides à Gaza mais ont prévenu que les flux étaient toujours insuffisants, alors qu’une famine menace les 2,3 millions d’habitants de l’enclave palestinienne.

« ACCÉLÉRER » LES FLUX D’AIDES

Le point de passage de Kerem Shalom a été fermé dans la foulée de l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier, dans le cadre du siège total de la bande de Gaza décrété par Israël.

Il a été partiellement rouvert en décembre, alors que l’aide humanitaire était acheminée uniquement, de manière restreinte, via la ville de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, seul accès à la bande de Gaza non contrôlé par l’armée israélienne.

Les autorités israéliennes ont annoncé récemment la réouverture de points d’accès dans le nord de la bande de Gaza afin de permettre l’entrée de camions humanitaires.

Avant de se rendre à Kerem Shalom, Antony Blinken s’est entretenu à Jérusalem pendant deux heures et demie avec Benjamin Netanyahu, auprès duquel il a « réitéré l’importance d’accélérer » les livraisons humanitaires, ont fait savoir ses services.

S’exprimant par la suite depuis la ville portuaire d’Ashod, le chef de la diplomatie américaine a salué les « progrès significatifs » sur le plan humanitaire effectués ces dernières semaines, citant notamment l’acheminement de farine à Gaza par la voie maritime.

« Les progrès sont réels mais, compte-tenu des besoins immenses à Gaza, il faut les accélérer, les faire perdurer », a-t-il dit devant des journalistes, demandant au gouvernement israélien de prendre un ensemble de mesures spécifiques.

Antony Blinken, dont la tournée régionale l’a aussi conduit en Arabie saoudite et en Jordanie, a par ailleurs exhorté le Hamas à accepter un accord de trêve avec Israël susceptible de mettre fin aux combats et de permettre la libération d’otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre.

« Israël a fait des compromis très importants », a déclaré le haut diplomate américain. « Il n’y a plus de temps pour continuer à marchander. (Le Hamas) devrait accepter » l’accord.

PAS DE PLAN HUMANITAIRE POUR RAFAH TRANSMIS À WASHINGTON

Un haut représentant du Hamas a déclaré que le groupe palestinien étudiait toujours la dernière proposition d’accord, tout en accusant Antony Blinken de ne pas respecter les deux camps et décrivant Israël comme le réel obstacle à un accord.

« Les commentaires de Blinken contredisent la réalité », a dit Sami Abou Zouhri à Reuters.

Benjamin Netanyahu a répété son intention de mener un assaut terrestre à Rafah, considéré comme l’ultime refuge relatif pour les civils palestiniens, même si un accord de trêve ou pour la libération des otages venait à être conclu. Il dit vouloir éradiquer le dernier bastion du Hamas.

Antony Blinken a indiqué mercredi n’avoir toujours pas vu un plan destiné à protéger les civils lors de l’offensive israélienne annoncée à Rafah. Il a répété que Washington ne pouvait soutenir un tel assaut.

« Nous ne pouvons soutenir, et ne soutiendrons pas, une opération militaire majeure à Rafah en l’absence d’un plan garantissant la protection des civils. Et non, nous n’avons pas vu un tel plan », a-t-il déclaré devant des journalistes.

« Il y a d’autres moyens, qui sont selon nous meilleurs, pour répondre (…) au défi du Hamas sans qu’une opération militaire majeure à Rafah soit requise », a-t-il ajouté, précisant que les discussions à ce sujet se poursuivaient entre représentants américains et israéliens.

Un porte-parole du gouvernement israélien a déclaré qu’Israël restait déterminer à détruire les derniers bataillons du Hamas. Il a ajouté lors d’un point de presse régulier que le gouvernement « a partagé ses projets » avec le secrétaire d’Etat américain.

Le directeur des affaires humanitaires de l’Onu, Martin Griffiths, s’est inquiété mardi qu’une offensive militaire israélienne à Rafah se trouve « à l’horizon immédiat ». L’amélioration de l’accès à l’aide humanitaire à Gaza « ne doit pas être utilisée pour préparée pour justifier » un assaut dans la ville située à la pointe sud de l’enclave, a-t-il dit.

(Reportage de Humeyra Pamuk, avec la contribution de Dan Williams à Jérusalem, Nidal al-Mughrabi au Caire, Simon Lewis à Washington; version française Jean Terzian)

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