L’Europe vue en nette hausse après les annonces de la Fed
par Augustin Turpin
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en nette hausse jeudi à l’ouverture, après une séance positive outre-Atlantique la veille, les investisseurs ayant été rassurés par les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur la cadence des baisses de taux d’intérêt à venir, après que l’institution a laissé comme attendu ses coûts d’emprunt inchangés à l’issue de sa réunion de politique monétaire.
D’après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait gagner 0,97% à l’ouverture.
Les contrats à terme signalent une hausse de 1,02% pour le Dax à Francfort, de 0,89% pour le FTSE à Londres et de 0,96% pour le Stoxx 600.
Wall Street, qui a atteint des sommets depuis le début de l’année sous l’effet de l’engouement pour l’intelligence artificielle et dans la perspective d’un virage dans la politique monétaire de la Fed, s’était crispée plus tôt ce mois-ci avec des données montrant une persistance de l’inflation.
La Fed, tout en décidant de maintenir ses taux directeurs pour la cinquième fois consécutive, a indiqué qu’elle prévoyait toujours de les réduire de trois quarts de point de pourcentage cette année, malgré des prévisions plus modestes sur la baisse de l’inflation.
Jerome Powell, président de l’institution, a cependant indiqué que les données récentes n’ont pas non plus renforcé la confiance de la Fed au point de dire que la bataille contre l’inflation était gagnée.
L’attention se porte désormais sur la publication des données des indices PMI S&P Global pour la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la zone euro, susceptibles d’animer les échanges jeudi.
A WALL STREET
La Bourse de New York, dans le vert depuis le début de la séance, a consolidé ses gains avec la publication du communiqué de la Fed et fini en hausse, mercredi.
L’indice Dow Jones a gagné 1,03% à 39.512,13 points. Le S&P-500 a pris 0,89%, à 5.224,62 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 1,25% à 16.369,41 points.
Tout en notant dans son communiqué que l’inflation restait « élevée » et en revoyant par ailleurs à la hausse sa prévision de croissance pour l’année, Jerome Powell a effectué des commentaires rassurants.
Il n’a « pas cherché à écarter de quelconques données mais a en quelque sorte donné au marché une raison de faire fi de ces données », a noté Alex Coffey, analyste chez TD Ameritrade.
Neuf des onze secteurs majeurs du S&P-500 ont fini la séance dans le vert, dont cinq ayant pris au moins 1%. A l’inverse, la santé a été le secteur le moins performant, en baisse de 0,23%, sous l’effet notamment du repli de BioNTech après la publication de résultats annuels moroses. Moderna et Novavax ont aussi reculé.
L’action d’Amazon a terminé la journée sur une hausse de 1,3%, tandis que Tesla a pris 2,5% après avoir confirmé la hausse des prix de ses Model Y en Chine.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo a fini en hausse jeudi, dans le sillage de Wall Street, l’indice Nikkei ayant gagné 2,03% à 40.815,66 points et le Topix, plus large, 1,61% à 2.795,35 points.
En Chine, l’indice composite de la Bourse de Shanghai est pratiquement stable (-0,06%), tout comme le CSI 300 des grandes capitalisations (-0,05%).
TAUX/CHANGES
Le rendement des Treasuries à dix ans se stabilise à 4,2729% après son repli la veille à l’issue de la réunion de la Fed.
De son côté, le dollar abandonne 0,57% face à un panier de devises de référence.
Le principal enseignement pour les marchés est que la Fed attend toujours trois baisses de taux en 2024, souligne Gennadiy Goldberg, responsable de la stratégie des taux américains chez TD Securities. Les opérateurs de marché avaient spéculé récemment sur la possibilité que la Fed réduise ses projections à deux baisses cette année, étant donné la vigueur de l’économie et la résilience de l’inflation.
L’euro prend 0,16% à 1,0936 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole repartent à la hausse, soutenus par la réduction des stocks de pétrole brut et d’essence aux États-Unis.
« Il semble que le mantra haussier soit toujours intact, avec une nouvelle baisse inattendue des stocks de pétrole brut aux États-Unis la semaine dernière, tandis que les acteurs du marché continuent à évaluer les risques d’une nouvelle perturbation de l’offre sur le front Russie-Ukraine », observe Yeap Jun Rong, analyste chez IG.
Le baril de Brent progresse de 0,63% à 86,43 dollars et celui du brut léger américain (WTI) gagne 0,59% à 81,59 dollars.
(Rédigé par Augustin Turpin, édité par Blandne Hénault)
